Commune de Lombez (32), lieu-dit Glèisa d’en Petrus.
Site n°31
(Extrait du rapport de prospection inventaire 2018)
Olivier Cabrol, Pierre Caussade
En amont de Lombez les coteaux situés en rive gauche de la Save cachent sous leur sol les témoignages d’un riche passé antique[1]. Au printemps 1975, un défrichement sur le site du Glèisa d’en Petrus, à 2,5 kilomètres à l’ouest de Lombez, a permis de découvrir l’emplacement d’une villa gallo-romaine sur environ deux hectares. P. Mesplé et P. Sillières puis A. Costes et O. et V. Cabrol y ont recueilli en surface des matériaux de construction, des éléments d’hypocaustes, des fragments de sigillée rutène, des éléments d’enduits peints, des tesselles de mosaïque, etc[2]. À 1, 2 km à l’est du site, au lieu-dit Marcelier a été découvert un vase en terre contenant un dupondius et 327 sesterces de Vespasien (Trésor des sesterces de Lombez, musée des Jacobins, Auch (32). À 1 km au sud du site, au château du Barbet, sont conservés cinq éléments de statues de provenance locale datées du Ier siècle p.C.[3]
Une récente prospection pédestre a livré[4] un élément sculpté, en marbre blanc de Saint-Béat, figurant le profil d’un personnage masculin (fig.17 & 18)[5].

L’identification de ce fragment[6] montre qu’il s’agit de l’angle du bandeau supérieur d’un couvercle de sarcophage. La vue de profil et le mode d’insertion de l’angle du couvercle avec la cuve ne laissent aucun doute à cet égard[7]. Le portrait est celui du dieu Pan reconnaissable à un certain nombre de détails : l’arcade sourcilière saillante, le pli au-dessus du nez – court et épais -, la barbe et le jeu formel entre cette dernière et le motif décoratif inférieur qui évoque la barbichette caprine qui caractérise Pan, et l’œil, particulièrement grand et saillant, et qui de face lui donne un air faunesque. La sculpture de l’œil, presque en anamorphose, révèle, grâce au talent de l’artiste, la véritable personnalité de Pan.
La découverte de ce fragment de sarcophage confirme l’intérêt archéologique du Glèisa d’en Petrus en apportant un éclairage nouveau sur la fonction du site sur lequel une nécropole antique aurait succédé à la villa gallo-romaine. Des restes humains[8] recueillis au cours d’une prospection, initiée par le CERAMES[9] au printemps 2018, étayent cette hypothèse.
