2023 Rendez-vous place de la fontaine

Originalité, diversité et complicité ! Voici le thème de l’exposition temporaire 2023 !

Des œuvres picturales, photographiques et du matériel archéologique !

Exposition temporaire 2023 au Dolium

Présentations des trois amis.

Collecteurs et artistes en Savès

Louis Lardos, Maurice Roux, Gui Boyer

À Samatan, au début des années 1990, on peut rencontrer au café de la Fontaine à la fin du marché du lundi, une sympathique tablée. Elle rassemble des personnages hauts en couleur, les « quatre mousquetaires » de la « culture » locale : l’ainé, le placide Louis Lardos (1928-2013), agriculteur de Polastron ; le premier cadet, le turbulent Maurice Roux (1933-2015), natif de Simorre installé comme inséminateur dans le bourg depuis 1962 ; le second cadet, le facétieux Guy Boyer (1938-2013), Toulousain, professeur aux Beaux-arts et artiste peintre de renom, Samatanais depuis 1989; et le benjamin, le rayonnant Hermann Heinzel (né en 1939), allemand, ornithologue et peintre animalier de réputation internationale, établi à Gaujac en 1977. C’est l’œuvre des trois premiers, disparus, que nous voulons mette en valeur dans cette exposition.

Ces étonnants comparses se sont trouvés réunis par leur curiosité universaliste, des intérêts multiples, en particulier pour la nature, la Gascogne savésienne, l’art, le patrimoine dans tous ses aspects, de l’archéologie aux traditions rurales en passant par l’architecture vernaculaire. Ils auraient pu se contenter de refaire le monde ensemble, sans provoquer le moindre intérêt de la petite société rurale environnante, comme cela se serait passé ailleurs.

Mais on est à Samatan, chef-lieu du Savès, où règne une alchimie particulière qui a permis à nos « mousquetaires » d’apporter tous leur talents à la communauté locale, au pays et bien au-delà. Samatan en préservant sa fibre paysanne est une « ville ouverte », accueillante aux étrangers désirant s’intégrer et tolérante envers l’originalité et le non-conformisme. Attirés par la fibre magique du Savès gersois, des artistes remarquables vinrent s’y installer dès le début des années 1970, en particulier les jazzman Guy Lafitte et Bill Coleman. Surtout, à la même période, le foyer rural, crée par Yves Chaze rassemble une équipe d’enseignants soudés et passionnés qui se sont donnés bénévolement, chacun avec ses points d’intérêts, pour une offre d’une qualité exceptionnelle. Autour du « pilier », Nicole Manrique, Henri Broncan pour le rugby, Jean-Yves Gaudon, pour la photographie, Guy Bordes pour le cinéma, Jean-Marie Dupont pour le patrimoine et bien d’autres.

Ces enseignants visionnaires surent capter la richesse humaine et culturelle de nos « mousquetaires »qui eurent avec le Foyer un outil de communication et d’action d’une grande souplesse et d’un dynamisme certain. Samatan connu ainsi, l’étonnante « période rondeau », de 1973 à 1978, grand œuvre de Maurice, vit le lancement précurseur des rallyes, du cyclotourisme, des randonnées découvertes de la faune et du patrimoine où Louis et Herman excellèrent. Mais aussi des cours et expositions artistiques, dans laquelle s’impliqueront Maïté, Boyer, Cornelia Heinzel, et jackpot, à partir de 1980 avec les semaines vertes, inoubliable lieu d’échanges, avec la venue de sommités scientifiques, intellectuelles et artistiques.

Louis Lardos, incarnait l’agriculteur moderne, resté paysan respectueux de ses origines, de la nature et des traditions. Curieux de tout, affable, accueillant et tempéré, il fut un parfait connaisseur de la nature anthropisée qui l’entourait, de la flore à la faune. Il fut aussi archéologue amateur, animateur de randonnées découvertes et surtout, collecteur d’outils agricoles traditionnels. C’est lui qui a transmis  à Gui Boyer l’intérêt pour les « cailloux », les quartzites taillés préhistorique des terrasses de la Garonne, dont on peut voir de superbe échantillons au Dolium de Montpezat.

Tout le contraire de Louis, l’hyperactif et détonnant Maurice Roux, a été à la fois artiste et collecteur (d’images, de musique de témoignages). Il n’est nullement question d’en faire un portait quasi  hagiographique comme cela a été fait dans le passé. En externe il a été souvent clivant par son intégrisme contestable et son caractère parfois insupportable et ses proches ne souhaite pas s’associer à une quelconque évocation. Pour autant son apport externe ne peut être effacé. Là, Maurice fut un formidable rassembleur et a permis des connections entres de personnes très diverses qui ne se seraient jamais rencontré sans lui. Son « extraordinaire culot », comme l’exprime Jean-Yves Gaudon, a permis des liens avec des personnalités qui ont animé la semaine verte, son « bébé » Avant tout, il était artiste photographe, amateur, « dévot », comme les définissait Pierre Bourdieu. Il a inlassablement photographié pendant cinquante ans, les gens de la terre, les bergers des Pyrénées, l’Ossau, sa montagne magique, les foires et les marchés de Gascogne et surtout les animaux sauvages avec une prédilection pour les oiseaux, d’où son surnom « d’auseth Roux ». Son immense fonds (tirages, négatifs, diapositives) est aujourd’hui confié, grâce à sa famille, et à l’association les Amis de Maurice Roux, aux Archives départementales du Gers.  Son action dans le domaine des traditions et de la mémoire gasconne, lui a fait réaliser, avec le soutien du conservatoire occitan, des heures d’enregistrements de témoignages émouvants en gascon, conservés par le Comdt, la redécouverte d’artistes traditionnels, tel Léa Saint Pé, et, avec les Perlinpinpin folc, le retour inespéré du rondeau, sa « danse sacrée ».

Gui Boyer

Sa famille vit aux confins de l’Ariège. Il est né en 1938 à Toulouse et vivra une enfance paysanne pendant la guerre et l’occupation. A 6 ans il rencontre un peintre dans sa campagne qui excite sa curiosité ; il saura plus tard qu’il s’agit de Desnoyer (1894-1972)  peintre figuratif français. Lors d’une expo à Montauban il le rencontre au musée Ingres et depuis ce jour il dessine et peint sur les murs grave sur les armoires des fleurs des oiseaux et cetera il observe les cailloux les pierres les rochers les travaux des champs à partir d’herbes de paille et on retrouvera plus tard ses influences dans son travail en 1953 admission au concours d’entrée de l’école des beaux-arts de Toulouse il A 18 ans. En 1957 il s’inscrit à l’atelier de peinture de Raoul Bergougnan limité à 7-8 élèves et en 1958 bénéficie d’un premier prix de peinture lors d’un séjour à la Casa Rossello de Collioure où il fait la connaissance de Camille Descossy[1], directeur des beaux-arts de Montpellier. Sa première expo au château des Templiers à Collioure succèdent les visites dans de nombreux musées À Londres la Hollande à Rome Munich Paris etc. En 1960 il obtient le Grand Prix de peinture de la ville de Toulouse, en 1961 première expo personnelle à Toulouse à la galerie “Eclectisme”. En 1964 il est professeur de peinture aux beaux-arts de Toulouse, il a 25 ans. En 1967-1968 il fait des paysages de Sentein en Ariège. En 1975 il sera cofondateur à Toulouse du groupe “peinture itération” dont l’idée c’était amorcer à la galerie Protée par un projet d’exposition Boyer- Cambiaire. Le groupe organisa des rencontres mensuelles où l’on débattait sur l’esthétisme. C’était là la tendance de l’époque. L’occitanisme était alors perçu comme une avant-garde culturelle.

 Il démissionne assez rapidement pour peindre dans les années 70 . Sa peinture est révolutionnaire, il fait de grandes peintures acryliques avec des déchirures et entreprend une série de peintures conçues à base de formes minimales, il abandonne le pinceau au profit de signes découpés à la scie sauteuse puis fait des séries de tressages et de collages à la fin des années quatre-vingts. Il sera exposé au centre culturel de l’aérospatiale et à celui de Toulouse, rue Croix Baragnon, où, autour d’un noyau d’artistes, Toulouse fait partie des premières villes à organiser des thèmes, L’Espagne, L’Italie, etc. Cela donnait des perspectives, des événements assez vivants.

Fin des années quatre-vingts, il retourne dans les Pyrénées Orientales, à Collioure, sur les traces de Juan Gris, Max Jacob et d’autres. Il réalise 365 visages de femmes et une série de corps à l’encre de Chine et à l’acrylique.

Puis viendra sa période marocaine où il part dans une famille berbère en 2001 et 2002 dans le moyen Atlas.

Gui Boyer dira: “Peindre pour naître, non pour renaître, peindre pour moins souffrir, pour ne plus souffrir. Peindre jusqu’à l’indolore. L’absorption. Peindre pour se manger, se gommer, se fondre dans les êtres les choses et la nature point à la ligne peindre pour oublier que l’on est de toute évidence né pour la solitude.”

Ici, à Montiège, ma terre retrouvée, mon abri, mon asile, je vis selon mes élans mon instinct et mon cœur. Je suis dans un des derniers lieux ou vivre est une jouissance infinie

L’histoire et le temps sont des obsessions chez Guy Boyer en effet le peintre nous vivons embarrassé par un lourd héritage du passé, trop de géants guettant ses premiers pas l’empêche de marcher la nature s’offre à lui riche que jusqu’à heureusement il faut-il faudra briser une à une les béquilles qui l’encombrent on peut t’aimer tout aussi bien et s’inspirer ce que fait Guy Boyer les peintres relevant d’une tradition académique que d’autres connus pour une relative rupture avec cette tradition pourquoi tu es obligé de décrire.

Gui Boyer reste à Saint Soulan dans le Gers, il accumule toutes sortes d’objets notamment ceux de la préhistoire qui le fascinent et se montrent peu. Il décède en août 2013 dans son village gersois. Son œuvre magnifique colorée et audacieuse est à découvrir. (extrait  d’un article paru dans La Dépêche du 15 octobre 2015).

Extrait de l’expo “Préhistoire Giboyeuse – 2017” à Montiège :

Gui Boyer réinventa la mémoire originelle des choses. Il laisse une œuvre et un lieu, à  Montiège.

Ce lieu, dit le “Lieudit”, où l’on peut voir beaucoup de ses toiles, est plein d’outils préhistoriques. Il les a récoltés pendant des années. On les rencontre dans son jardin, sur des murs, dans des cageots, ou des boites et même en un magnifique amas circulaire, près d’une mare.


[1] Camille Descossy 1904-1980 créa à Collioure ce centre d’accueil pour jeunes peintres subventionné par le Conseil général et qui devait fonctionner 4 ans.

Maurice Roux

Exposition temporaire 2023 au Dolium

Maurice Roux Chronologie

1965-1972 : débuts des prises de vues noir et blanc en « amateur dévot » qu’il développe et dont réalise les tirages dans son labo-photo personnel. Essentiellement des images animalières, oiseaux (surtout rapaces) d’où son surnom d’Auseth, cerfs, et en Montagne, principalement les Pyrénées béarnaises, l’Ossau, sa « montagne sacré ». Il poursuivra la photographie « naturaliste » jusqu’à la fin de sa vie, privilégiant, dans les années 2000, la macro-couleur, d’insectes et de plantes. Il rencontrera en 1980 les grands naturalistes suisses que furent Robert Hainard, Paul Géraudet et Charles Vaucher.

En 1973-1977 : en relation avec les Conservatoire occitan de Toulouse, engagement dans la défense des traditions populaires, du dialecte gascon et du parler savèsien. Enregistrements de témoignages de paysans savèsiens dans ces expressions, photographie « ethnographique », qu’il nomme « mémoire rurales », avec surtout en Savès, des scènes agricoles et artisaneles, beaucoup de portraits, des mains de travail, foires et marchés (Samatan majoritairement) et, dans une moindre mesure, de l’architecture vernaculaire. Saisit aussi en Ossau et en Couserans, bergers estives et marchés.

Avec le soutien solide du Foyer rural de Samatan, fait redécouvrir les « rondeau de Samatan », remet en scène les derniers musiciens traditionnels tel Léa Saint Pé de Polastron et Ernest Lurde du Magnoac avec la présence du groupe folc agenais les Perlinpinpin Folc et d’autres musiciens du revivalisme occitan.

Expositions

1976 : exposition itinérante Gers, Gens de Gascogne.

1979 : mai : « Photographies Maurice Roux », château d’eau, Toulouse.

1983 : Muséum d’histoire naturelle de Toulouse, Maurice Roux photographe

1984 : Samatan et Flaran, exposition Entau marcat

1986 : L’homme et la nature au musée des Jacobins d’Auch.

1988 (dec) 1989 (janv) : Samatan affiche de Joseph Faure à l’accordéon

1990 : Rieumes, Le Fousseret, l’Isle-en-Dodon, « Vilas é vilatges »

1993 : Samatan et Lombez, Chênes de vie      

          Flaran « Photographies Maurice Roux  

1996 : Lombez Terre de mémoire, terre mémorable.

            Samatan, « Sardaigne plus que belle »

1999 :  Samatan « Aqueras montanhas, vie pastorale dans les Pyrénées

2008 : Bibliothèque universitaire centrale du Mirail « Photographies Maurice Roux  

2010  Simorre « L’arbre, ami de l’homme »

            Montesquiou, Auch, Marmande « Humanité rurale » 

2014, Samatan Aqueras montanhas.

Samatan. Alain Costes, sur les traces de Maurice Roux

Alain Costes, récemment à Lombez pour sa quêteDDM MA

  • Alain Costes, récemment à Lombez pour sa quête

PatrimoineSamatan

Publié le 24/10/2022 à 05:11

Maurice Roux, photographe samatanais, autodidacte, disparu en 2015, a parcouru sur son vélo ou à pied, campagnes et montagnes, s’attachant à réaliser des portraits de personnages rudes et nobles, rencontrés lors de ses pérégrinations. Au cours de son existence, Maurice a croisé à plusieurs reprises un autre personnage du Savès, remarquable pour ses actions : Alain Costes. Ce dernier s’est consacré à la réhabilitation du Pays du Savès, à l’archéologie et à la défense du patrimoine local entre 1978 et 2000, au travers des associations Savès Patrimoine puis Archéo en Savès. Il a côtoyé et bien connu l’abbé Couarraze, Louis Lardos, Jean-Marie Dupont, d’autres encore et donc Maurice Roux autour duquel il a entrepris un travail de mémoire.

Retraité depuis peu, Alain Costes se consacre à une importante collecte de témoignages et de documents de tout support sur le Savès de 1960 à 1990, notamment autour de la personnalité de Maurice Roux : « Le Savès, et en particulier Samatan, a été un haut lieu d’initiatives culturelles : rondeau, semaines vertes, archéologie, etc., dans la période des derniers feux de la ruralité traditionnelle, de la prise de conscience régionaliste occitane et gasconne, de l’arrivée de néo ruraux et de la modernité ». Ses activités ont pour but l’édition d’un ou de plusieurs ouvrages et d’expositions, afin de valoriser cette période foisonnante et charnière et rendre hommage à ses acteurs dont beaucoup sont du Foyer rural de Samatan. Toute information peut lui être transmise : pegarra@laposte.net

Vie localeOccitanieLombez

Maurice Roux, un cœur en or. Photo DDM Maia Alonso.

Publié le 12/05/2015 à 03:50 , mis à jour à 08:36Maurice Roux, photographe autodidacte reconnu par Jean Dieuzaide comme un «artiste sans le savoir, régional de surcroît, philosophe à sa manière, humaniste enfin par pensée, par patience, par action et par image», vient de nous quitter. Sa dernière exposition avait lieu à la médiathèque de Samatan, en janvier 2014, où il rendait un bel hommage à ce qui avait été le sel de sa vie, la nature. Il est parti, cet éternel vagabond qui parcourait sur son vélo ou à pied, campagnes et montagnes, rencontrant les hommes et les femmes qui y vivent et y travaillent, suivant les transhumances des troupeaux, traversant foires aux bestiaux d’antan et marchés au gras d’aujourd’hui, dormant à la belle étoile plus souvent que dans son lit, ou dans une grotte pyrénéenne connue de lui seul, pour vivre au rythme de la nature et puis capter, au petit matin, l’envol d’une huppe ou la brume s’étirant sur le flan des montagnes… Etre au plus près de la nature et y suivre l’éveil et le bavardage des oiseaux dont il connaissait les moindres secrets, c’était cela le bonheur pour Maurice. Oui, un vrai et fort personnage, ce Maurice qui avait l’amour du gascon chevillé au cœur et à la langue. Il était l’ami des bergers de la montagne et des gens simples. Il ne comprenait pas que l’on soit attaché à son petit confort, alors que, dehors, tout nous appelle et qu’on refuse de sortir à l’aube pour saluer cette nature grandiose qui lui a enseigné tout ce qu’il savait. Et, quand les coups durs sont tombés sur lui, c’est encore la nature qui l’a guéri. Et la photographie, couleur ou noir et blanc, vivante d’émotion, traduisait si bien cette sensibilité qui mouillait facilement son regard aigu : «Ne dis pas photo ! Dis photographie !», disait-il, presque fâché. D’autres diront son talent d’«écriveur de lumière».

Louis Lardos

Gui Boyer

Sous la dictée du pays

Loin du tapage médiatique, GUIBOYER construit une œuvre, patiemment et avec conviction. Il fait partie de ces artistes qui sont faits par leur paysage, autant qu’ils reconstruisent ce paysage-même dans un dialogue incessant.
            Comme à l’origine, Gui Boyer marche, et marche dans cette terre des collines gersoises. Ses promenades d’arpenteur lui permettent de récolter des pierres qui remontent lentement du fond des âges et qui balisent notre histoire. Il est en admiration devant ces outils qui sont aussi de véritables œuvres d’art.
            Le décor moderne, industriel et urbain n’a pas pris place dans cette œuvre. Le monde où se nourrit la peinture de Guy Boyer est un monde rural permanent et d’une extraordinaire unité.
            La fidélité à la terre, l’écoute de la pierre, la sagesse pacifique, le temps propice aux lentes élaborations, il les retrouve dans les arbres, en particulier les chênes. Cette concentration de l’œuvre, cette exigence permanente et totalement loyale, ne peuvent être qu’authentiques.
            Avec sûreté et précision, une forte unité s’organise. On retrouve tous ces éléments sur les toiles ou les grands  papiers, sur les nombreux carnets d’études. Le pays comme source essentielle d’inspiration, de construction. En tête-à-tête avec les pierres, Gui Boyer utilise bien volontiers les encres, le brou de noix ; dans cette double rêverie de la matière, il utilise le minéral pour retrouver le minerai. « Au sein de l’encre, la pierre commence à germer » . Arbres massifs mais légers de ses mouvements de feuilles  au sein d’une géométrie bourdonnante. Nous sommes donc sur les hauteurs, les crêtes. Les lignes de force qui permettent à la couleur de donner la forme comme chez Cézanne, sont autant de sillons, de rides sur la croûte terrestre, mais aussi sont autant de lignes cosmiques. Pas une ligne de fuite, pas une aspiration de l’horizon. L’unité pour l’unité. Un paysage qui a sa raison, ses raisons de chef d’œuvre en répétition perpétuelle. Et qui se suffit. Qui se fait, par ses vibrations multiples et au-delà de la dureté,  un devoir de joie foncière.
            L’artiste, dans cette recherche continue de l’élémentaire et de l’imaginaire primordial, « déboise son silence intérieur »… Et  dans ce songe de terre et de pierre, le pays de ce villageois planétaire qu’est Guy Boyer, s’ouvre lentement sur le pays de chacun.                                                                                                 René Trusses  Juillet 2012
Entrée de l’exposition temporaire du Dolium
Maurice Roux
Gui Boyer
Louis Lardos